La méditation régulière est plus bénéfique que les vacances !
Méditation et conscience - 16/06/2021 - Lecture 6 mn

Les vacances font du bien, c’est indéniable. Et si vous méditez, c’est encore mieux pour un bien-être durable et pour éviter le fameux « stress post-vacances » ! Etude et chiffres à l’appui, Karine Pons vous invite à découvrir et à vous initier à la Pleine Conscience.

Les vacances d'été tant attendues sont pour beaucoup une agréable parenthèse, une bulle d'oxygène indispensable pour se ressourcer après des mois éreintants. Le télétravail et les nombreuses heures passées devant les écrans n’ont pas amélioré ce sentiment d’épuisement… Et souvent, l’effort d’attention requis les réunions en distanciel l’ont plutôt accentué.

Une enquête sur l’impact des vacances vs de la méditation sur le stress

Une étude publiée dans Harvard Health Publications vient apporter un nouvel angle sur les nombreux bénéfices de la méditation régulière. Et elle certifie que la méditation régulière est plus bénéfique qu’une période de vacances !

L’article présente une enquête menée en Californie sur 91 volontaires en bonne santé, répartis en 3 groupes :

• des personnes n'ayant jamais médité,
• des personnes pratiquant régulièrement la méditation,
• des personnes qui venaient de passer une semaine en vacances.

L’objectif de l’enquête : mesurer les effets d'une semaine de vacances et d'une intervention de pleine conscience, comme une retraite de méditation et de yoga.

Les bénéfices de la méditation… 10 mois après l’enquête !

A la fin de la semaine, les trois groupes - qui avaient répondu à un questionnaire pré et post intervention - ont montré des améliorations significatives de leur niveau de stress. Le plus surprenant dans cette étude est que 10 mois plus tard les méditants réguliers avaient encore amélioré leur niveau de stress, ainsi que les personnes débutantes. En revanche, les personnes qui avaient passé une semaine en vacances étaient revenues à leur niveau de stress initial…

Bien évidemment les chercheurs ont pris la précaution de créer trois groupes homogènes ayant le même âge moyen, la même éducation, le même statut social et la même masse corporelle. Morale de l’enquête : si les vacances ont un effet bénéfique, celui-ci est ponctuel, tandis que les interventions basées sur la pleine conscience produisent des effets bénéfiques durables.

La Pleine Conscience : prêter intentionnellement attention à l’instant présent

Mindfullness ou Pleine Conscience est un concept introduit en Occident, il y a plus de 40 ans, par Jon Kabat Zinn. Il s’agit d’une faculté propre à tout être humain, trop souvent ignorée, de prêter intentionnellement attention à l’instant présent, sans le juger, avec certaines qualités comme l’ouverture, la curiosité, l’amabilité… C’est une pratique simple, qui à la fois demande des années de maîtrise. Jon Kabat Zinn, Docteur émérite, a introduit en Occident cette pratique en créant, en 1979, le protocole de régulation du stress basé sur la Mindfulness, MBSR, à l'Université du Massachusetts. Son intention, et géniale intuition, étaient de faire bénéficier les patients en marge du système sanitaire, ayant de graves maladies chroniques, des bienfaits qu’il avait perçu dans sa propre pratique méditative.

Ce protocole, initialement développé à l'hôpital et pour des malades souffrant de graves pathologies, voire de maladies chroniques, a été petit à petit validé par de nombreuses études scientifiques en lien avec l’état d’anxiété, l’état inflammatoire, le système immunitaire déficient, etc. Le protocole s’est ensuite développé dans l'éducation pour l’amélioration des apprentissages, la réduction des conflits… Et dans toutes sortes d’organisations pour ses multiples bénéfices : augmentation du bien-être, créativité, amélioration des relations, développement de la pensée complexe qui facilite les processus de changement, évolution du modèle de leadership…

Des pauses pour relier corps et esprit

Ne vous y méprenez pas : loin de moi l'idée d’inciter à remplacer ce temps essentiel de repos et de moments d'échanges avec les amis et la famille ! Nous n’avons qu’une vie, et prendre conscience de l’utilisation du temps que nous avons à vivre est essentiel.

Mais dans un monde où il est difficile, pour beaucoup, de ralentir, savoir qu’il est possible de multiplier, voire prolonger, les effets de notre parenthèse estivale m'apparaît un sujet primordial.

Semer des graines, activer l'énergie de la pleine conscience vous permettra de prolonger l'effet bénéfique des vacances. Rester en contact avec ce qui est important, à votre source d'énergie intérieure, vous permet de conserver un esprit clair, ouvert, prompt à prendre des décisions alignées avec qui vous êtes. S’entraîner à suspendre les jugements hâtifs vous fait gagner en discernement et ouvre un espace où émergent les réponses appropriées, sans vous laisser emporter par les émotions qui vous traversent.

Grâce à des pauses délibérées tout au long de l'année, favorisant la reliance du corps et de l'esprit, des temps utiles pour se ressourcer, nous pouvons continuer à profiter de cet état post-vacances bénéfique.

Une invitation à découvrir la Pleine Conscience

Le processus d'apprentissage de la pleine conscience n'a pas d'effet miraculeux et n'est pas non plus une solution expresse. Comme le rappelle le psychiatre Christophe André, il sera toujours plus facile de démarrer lorsque nous ne nous sentons pas submergés par nos pensées et nos émotions.

Au retour de vacances, une fois reposé et déconnecté (quoique partiellement) des préoccupations récurrentes, commencer un programme de Pleine Conscience peut être le moment idéal. L’idée : prolonger notre état de bien-être, apprendre à retenir et absorber les expériences positives pour trouver les ressources intérieures qui permettent de faire face aux préoccupations et aux défis de la vie personnelle et professionnelle.

Et contrairement aux vacances, qui laisseront un impact positif si tout se passe bien, la Pleine Conscience n’est pas une activité à apprécier pour être bénéfique, juste à essayer… alors, qu'attendez-vous pour essayer ?